Loading...

Essai de datation

Essai de datation 2018-03-26T22:56:10+02:00

D’après l’histoire :

Maquette de l’ancienne abbaye de Savigny (Rhône)

Selon toutes vraisemblances, une église existait à Comps avant l’édifice actuel, puisqu’elle est citée dans une donation de 1032 et dépendait de l’abbaye bénédictine de Savigny, près de l’Arbresle (départ. du Rhône). Cette abbaye possédait aussi les églises de Bézaudun, Bourdeaux – dont dépendait Comps – et Crupies, Orcinas, Bouvières. Il a donc existé sur le même emplacement une église, construite probablement au Xème siècle, dont on peut supposer qu’un agrandissement soit devenu nécessaire à une certaine époque ; selon toutes vraisemblances, des éléments architecturaux (pierres, décors) ont été remployés pour édifier l’église actuelle, dans le style roman tardif.

L’église – probablement celle que l’on peut visiter aujourd’hui – est encore citée comme une dépendance de Savigny, au début du XIIème siècle (Bulle du pape Pascal II, de 1107) ; mais, à une date inconnue, peut-être au XIIIème siècle, en tout cas avant les guerres de religion (2ème moitié du XVIème s.), le prieuré de Comps passe aux chanoines Augustins de l’abbaye Saint-Thiers de Saoû.

L’église est citée à plusieurs reprises, au cours de l’histoire : lors d’une visite en 1509, l’Évêque de Valence et de Die autorise son agrandissement et ordonne la réfection du portail et du vitrage au-dessus de la porte d’entrée ; en 1644, lors d’une visite pastorale, l’évêque constate que la maison presbytérale est en ruines.

Le dernier prieur de Comps, Pierre FEDON (fils du maire de Dieulefit), fut arrêté par le Directoire – à la suite du Décret du 27 Novembre 1790 exigeant que tous les prêtres prêtent serment à la Révolution – et condamné à la déportation en Suisse.

D’après l’architecture :

Au siècle dernier, le chanoine JOUVE3 avait vu une influence orientale dans le plan en croix grecque de l’église et l’archiviste André LACROIX4 reprenant cette idée, en avait déduit qu’elle avait dû être édifiée au retour de la première croisade (Odon de Comps est cité parmi ceux qui y ont participé en 1097)… !

Plus sérieusement, l’historien et archéologue Henri DESAYE5 , ancien Conservateur du Musée de Die, apporta des éclairages sur l’interprétation qui peut en être fait, à la l’occasion des travaux de restauration menés dans les années 1990. D’après lui, des sculptures et moulures de l’église antérieure (fondée avant 1030) ont été remployées – à l’abside et au-dessus des deux colonnes engagées – à côté de sculptures à tendance archaïsante, contemporaines de l’église actuelle. L’église actuelle pourrait remonter à la première moitié du XIIème siècle, mais la coupole a sans aucun doute été élevée plus tard (au XIIIème siècle) comme le montrent la présence d’une moulure en quart-de-rond et les animaux sculptés dans trois des trompillons. La moulure en quart-de-rond se retrouve en effet dans d’autres édifices religieux tardifs du diocèse de DIE (Pont-de-Barret, le Pègue, Rochebaudin, Sainte-Croix, Le Poët-Laval).

3 – Chanoine JOUVE, Statistique Monumentale de la Drôme, 1867

4 – André LACROIX, L’Arrondissement de Montélimar, 1873

5 – N° spécial des « Études Drômoises », publié par l’A.U.E.D. et « Revue Drômoise » 1997.